La consommation de biens est un choix. La surconsommation l’est aussi. Sans même le réaliser, j’avais pris le choix de ne plus faire attention à mes achats. À la suite de mon accouchement, j’ai ressenti le besoin de consommer, faute de me sentir bien dans mon corps. Je ne me sentais plus moi-même, je ne savais pas comment me situer face à mon nouveau rôle de mère tout en restant femme. Cette « crise identitaire », si on peut l’appeler ainsi, m’a amené à consommer, à acheter des biens pour toutes sortes d’excuses et à m’éloigner de mes valeurs et principes de vie. Ces actes à l’inverse de la vie que je m’étais créée m’ont appris plus que je l’aurais imaginé.
Avant ma période de « crise identitaire »
Avant cette période, j’étais minimaliste et environnementaliste, et ce depuis plusieurs années. J’avais toujours en tête un certain niveau de minimalisme dont j’espérais un jour réussir à atteindre. Malgré plusieurs années à vivre ainsi, quelque chose de mental m’empêchait d’aller jusqu’au bout. J’étais incapable de désencombrer plus ou de laisser mes excuses de côté pour faire certaines actions écologiques, comme prendre mon vélo.
Durant ma période de « rechute »
Durant l’année suivant mon accouchement, j’ai acheté de nouveaux vêtements, du maquillage comme si j’étais une professionnelle dans le domaine, j’ai acheté des décorations pour ma maison sans prendre le temps de réfléchir plus qu’une semaine. Ici, je vous dis la vérité, bien que ce n’est pas nécessairement facile pour moi, mais voici quelques exemples de « rechute ».
J’étais à quelques jours de mon accouchement, seule chez moi à n’avoir rien à faire. J’avais pris beaucoup de poids. Je ne me reconnaissais plus, je trouvais mon visage laid. J’ai voulu me maquiller et plaire. J’ai tout de suite appelé mon amie pour des conseils de maquillage et je suis allé dépenser une cinquantaine de dollars en produit cosmétique à la pharmacie. Ensuite, je me suis maquillé, et c’est sans surprise que je vous dis que je ne me trouvais pas plus belle. J’ai passé quelques jours à me décorer le visage puis les produits sont restés dans mon armoire.
J’ai obtenu un nouvel emploi dans une Ville plus grande, ils avaient un code vestimentaire, il fallait s’habiller propre. Dès que je l’ai lu, j’ai fini au magasin avec mon amie. Cette journée-là j’y ai dépensé 500-600$ pour des vêtements. Des vêtements qui était à pleins prix et qui sont tombés en solde la semaine suivante et surtout c’était des vêtements neufs. La chose la plus gênante est que je savais qu’il serait en solde la semaine prochaine, mais je n’ai même pas voulu attendre. Bref, pas très frugale comme achat.
Des moments de « rechute» comme ceux que je viens de te décrire j’en ai eu plusieurs au cours de cette année de consommation. Pour certains, cela peut sembler peu comme niveau de consommation, mais pour moi c’est une grosse différence à mon mode de vie d’avant.
Après ma période de «rechute»
Un jour, après avoir vécu un évènement difficile, j’ai réalisé que ce mode de vie de consommation irréfléchi ne m’apportait rien. Il me m’apportait qu’un bien-être éphémère. Je ne me sentais pas plus accompli comme personne. J’avais l’impression d’être retournée dans l’esprit de comparaison avec les autres filles. Bref, je ne me sentais pas plus confiante en fin de compte et je ne respectais plus mes valeurs.
Voyant que vivre ainsi réduisait ma qualité de vie, je suis drastiquement retourné à mes bonnes vieilles habitudes d’écominimaliste. En l’espace de quelques jours, j’ai vidé mes placards, j’ai vidé mon cellulaire, j’ai tout vidé.
ATTENTION! Dans le désencombrement, c’est bien important d’y aller étape par étape et d’écouter sa petite voix intérieure. Par contre, j’ai l’impression que la mienne était arrêtée à sa zone de confort tolérable et ne cherchait pas à atteindre un niveau de minimalisme plus «extrême». J’ai toujours rêvé, un jour, atteindre le garde-robe uniforme, mais quelque chose me l’empêchait.
J’ai encore du chemin à faire pour éliminer ces petites habitudes, mais la grande partie du chemin est accompli. J’ai fait un retour rapide avec le minimalisme. Pour ce qui est de la liberté financière et de l’environnement, il me reste quelques petits détails pour perdre les habitudes de consommation que j’avais dans la dernière année, mais le grand du travail est fait.
Quel vend de fraîcheur ça m’a apporté de retourné à mes valeurs!