Depuis de nombreuses années, nous nous faisons dire qu’il faut trier nos matières résiduelles (déchets, matières recyclables et matières compostables). On fait notre tri à la maison, puis on finit par mettre nos résidus dans nos bacs extérieurs, qui sont collectés à leur tour. Nos déchets disparaissent et on ne sait pas trop ce qu’ils deviennent. Ce principe est très efficace pour ce qui est de désencombrer notre maison de nos indésirables, mais qu’en est-il des étapes après la collecte en porte-à-porte?
Petite définition :
« L’expression « matière résiduelle » est un terme générique couvrant plusieurs grandes familles de résidus, notamment les matières dangereuses et non dangereuses, les déchets biomédicaux, les pesticides et les matières résiduelles fertilisantes. » – Ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les Changements Climatiques.
Sachant que les Québécois, réunit ensemble, génèrent un total de 25 tonnes de matières résiduelles non dangereuses, et ce, à chaque minute. Il va de soi d’analyser l’efficacité du système de valorisation des matières résiduelles.
Avec mon emploi en gestion des matières résiduelles, j’ai entendu plusieurs questions face à l’efficacité du système de tri.
Savons-nous vraiment ce qui arrive avec nos déchets?
Est-ce vraiment utile de participer à cet effort collectif du tri de nos matières résiduelles?
Il y a quelques années, nous n’avions plus de recycleur. Pourquoi prendre le temps de recycler si tout va au dépotoir?
Toutes ses questions reflètent une seule chose, il manque de sensibilisation de la population au niveau du tri des matières résiduelles.
RÉSIDUS ULTIMES
La catégorie des déchets est la moins pertinente au niveau de la fin de vie d’un déchet. Lorsqu’on décide de mettre une matière dans ce bac, il ne sera pas valorisé. Votre résidu sera simplement envoyé dans un lieu d’enfouissement pour y passer le restant de ces jours, soit des centaines voir des milliers d’années. Cela dit, le premier morceau de plastique à avoir été inventé est probablement encore dans l’un de nos sites d’enfouissement.
Il existe plusieurs façons d’entreposer nos déchets. Ces méthodes varient selon les régions et les pays. Bien qu’en fin de compte, le résultat soit le même, on encombre la planète de déchets. Par chance, les lois et la technologie nous permettent d’avoir de meilleures méthodes quant à la gestion de nos déchets, telles que les lieux d’enfouissement technique. Cependant, ce n’est pas une solution miracle, c’est simplement un mode de gestion de nos résidus qui contaminent moins l’environnement qui entoure le dépotoir et respect la nouvelle règlementation.
Qu’est-ce qui va dans le bac à déchets?
- Objets désuets (même s’ils sont en plastique, ils doivent aller à la poubelle)
- Plastiques rigides numéro 6 (pailles, ustensiles de plastique, etc.)
- Styromousses (attention, certains écocentres et organismes commencent à les recycler)
- Emballages de barre tendre, sacs de croustille, plastiques mous qui ne s’étirent pas.
- Morceaux de tissus (certains organismes recyclent les vieux vêtements troués et les centre de réemploi revendent les bons vêtements).
Comment s’améliorer?
Pour améliorer, et donc réduire, notre quantité de déchets allant à la poubelle, il y a plusieurs solutions.
- Réduire ces achats à ce qui est vraiment essentiel.
- Choisir les emballages faits de matières recyclables ou compostables.
- Acheter des produits sans emballage.
- Éviter les plastiques à usage unique.
RECYCLAGE
Analysons maintenant, un vieux de la veille, le recyclage. Il est implanté au Québec depuis des dizaines d’années. Cependant, encore aujourd’hui, il est mal compris par certains citoyens. Il faut comprendre que les matières qui sont acceptées dans votre bac de recyclage varient selon votre ville. Cette variation est causée par le fait qu’il existe différents centres de tri dans la province. Ces centres de tri n’ont pas nécessairement accès aux mêmes recycleurs.
Pour une ressource générale sur ce qui est accepté dans le bac de recyclage, au Québec, je vous suggère d’aller consulter le site de Recyc-Québec. La source numéro un sur le sujet.
Mythes populaires sur le recyclage :
Ça gaspille beaucoup d’eau. Croyez-moi que refaire le même objet avec de nouvelles ressources pollue davantage.
Au bout du compte, nos matières finissent au dépotoir. Ce n’est pas parce que le Québec a perdu l’un de ses plus gros recycleurs il y a trois ans, que la situation est la même aujourd’hui. Plusieurs centres de tri ont trouvé de nouveaux recycleurs pour toutes les matières.
Qu’est-ce qui va dans le bac de recyclage?
Il faut que ce soit un emballage fait d’une des matières suivantes :
- Papiers et cartons propres
- Métal et papier d’aluminium
- Plastiques rigides numéro 1-2-3-4-5-7
- Verre (ex. : pot maçon et bouteille de vitre)
Si ce n’est pas un emballage, par exemple un verre ou une jante de voiture, ça ne va pas au recyclage!
Comment s’améliorer?
- Consulter la charte des matières recyclables acceptées dans votre ville. Les villes la rendent accessible sur leur site internet.
- Éviter d’acheter du plastique numéro 6, qui n’est pas recyclable dans le bac.
- Mettre les plastiques qui s’étirent facilement dans un sac de sacs*.
- Vider ou rincer vos matières recyclables, sans toutefois les laver.
*Sac de sacs : Pour faire un sac de sacs, c’est facile, prenez un sac de plastique transparent et insérez-y tous les sacs de plastique à l’intérieur. Une fois plein, fermez-le et mettez-le, tout simplement, dans votre bac de recyclage. Il est très important de faire un sac de sacs, car les plastiques qui s’étirent sont très légers et vont finir par s’envoler et/ou terminer leur route dans la pile à déchets. En faisant un sac, les employés des centres de tri peuvent facilement les repérer et les mettre dans la bonne catégorie de recyclage.
COMPOSTAGE
Le petit nouveau dans la gestion des matières résiduelles au Québec. Bien que le compostage existe depuis très longtemps, les municipalités du Québec viennent tout juste d’embarquer dans la vague de participation au compostage. Ainsi, les citoyens en ont encore à apprendre afin d’effectuer le meilleur tri possible.
Encore une fois, les règles au niveau du compostage varient selon votre ville et/ou votre région, car les matières compostables ne vont pas toutes au même endroit.
Comment ça fonctionne?
Lorsque vous mettez vos résidus verts dans votre bac municipal, ceux-ci s’en vont en direction d’une plateforme de compostage. Il existe plusieurs types de plateformes de compostage. Certaines sont à l’intérieur alors que d’autres sont à l’extérieure. Vous comprendrez ainsi que les procédés pour décomposer la nourriture varient selon les méthodes. Cela explique pourquoi certaines villes acceptent les plastiques dits « compostables », et d’autres non. Au final, lorsqu’on met nos matières organiques dans le bac brun, nous obtenons de la terre. Cette terre est souvent redistribuée aux citoyens ou aux fermes locales.
Mythes du compostage :
Les restes de nourritures vont se décomposer au dépotoir. C’est faux, car nous enfouissons nos déchets. Pour réussir à faire de la terre avec des matières compostables, il faut de l’oxygène. Dans un lieu d’enfouissement, il n’y a pas d’oxygène. Cela dit, y mettre des matières organiques accentue le problème des gaz à effets de serre, car votre nourriture finit par créer du méthane, un des gaz à effets de serre.
Le compost c’est sale. Il suffit de suivre certaines lignes directrices pour s’aider.
- Emballer vos restes de tables dans des sacs de papier ou du papier journal.
- S’assurer d’avoir des matières sèches, en plus de la nourriture, dans notre bac. Vous pouvez mettre du papier brun, du carton souillé, des mouchoirs, etc.
- Évitez de sortir des restes de viandes trop d’avance l’été. Vous pouvez mettre ces restes au congélateur.
- Nettoyer vos bacs extérieurs avant les périodes de canicule.
- Entreposer votre bac dans un endroit ombragé.
- Mettre votre bac au bord de la rue à chaque collecte.
Qu’est-ce qui va dans le bac?
- Restes de nourriture (pelures de fruits, les os, etc.)
- Résidus verts (feuilles, gazon, petite branche, etc.)
- Papiers et cartons souillés (mouchoirs, essuie-tout, papier brun, boite de pizza imbibée d’huile, etc.)
Lorsque vous mettez une matière dans votre bac brun, assurez-vous qu’elle ne soit pas souillée par un produit toxique ménagé.
Comment s’améliorer?
- Mettre son bac de compost en évidence dans la cuisine et cacher davantage votre poubelle.
- Demander à sa ville la liste des matières organiques acceptées dans le bac brun.
- Commencer étape par étape. Si vous n’avez jamais fait de compostage, vous pouvez commencer par composter une ou deux choses. Ensuite, au fur et à mesure que vous vous sentez confiant, vous pouvez ajouter de nouvelles matières à votre bac brun. Par exemple, vous pourriez commencer par seulement mettre votre marc de café.
Télécharger l’application « Ça va où? ». Elle permet d’avoir réponse à nos questions lorsqu’on ne sait pas où va réellement une matière.
Voici ce qui résume la gestion des matières résiduelles au niveau résidentiel. N’hésitez pas à me poser vos questions ou à communiquer avec votre ville.